L’écriture organistique est un exercice périlleux dans lequel excellent en premier lieu les praticiens de cet instrument quelque peu compliqué… C’est pourquoi il est rare que des compositeurs non organistes y trouvent leurs marques (ce fut le cas du contrapuntiste Hindemith) ou qu’ils sachent dépasser celles de l’instrument au profit de leur langage (ainsi en fut-il de Schoenberg).
Confrontée à une commande dont il lui fallait transgresser les bornes immédiates (une copie d’orgue du XVIIe siècle français), Edith Canat de Chizy a cherché à recréer la dimension spatiale dont son art consommé de l’orchestration nous offre maints témoignages si personnels ; une respiration quintessenciée se dégage des étagements sonores mystérieux ou irréels, suscités par le poème de Philippe Jacottet « évoquant la voix que se mêle aux étoiles ».
A l’organiste de savoir faire oublier les rigidités de sa mécanique pour souplement épouser des intentions ou des indications qui nous rappellent que la compositrice, à l’origine, est violoniste…
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S.F.
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