Pour poursuivre ma collaboration avec Emmanuelle Bertrand, j’ai eu envie d’écrire ce quintette pour quatuor à cordes et violoncelle principal, parti pris qui élude ainsi toute référence au quintette à deux violoncelles de Schubert. L’idée de falaise évoque l’abîme, le vertige, l’horizontal et le vertical, l’abrupt, la faille, la rupture, images importantes dans l’élaboration de cette pièce où j’ai joué avec les tessitures, les oppositions grave-aigu, les mouvements ascendants et descendants, les brusques interruptions du discours, et aussi ce que j’appelle le « mouvement immobile », opposant le vol planant du goéland à la chute fulgurante du fou de Bassan. Ainsi, l’écriture traduit cette multiplicité de mouvements contraires, prolongeant mon travail sur une extrême mobilité du discours qui ouvre sur cette perspective de l’ailleurs dont la falaise est à la fois la limite et la lisière.